"Tout le monde parlait français, sauf moi" : leur pire ou meilleur souvenir de rentrée scolaire

Nous avons recueilli les souvenirs de rentrée de quelques personnalités alsaciennes. Ils sont aujourd'hui responsables politiques, culturels ou d’association environnementale, ils ont tous des souvenirs marquants de ce jour, pour les enfants qu'ils étaient.

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Robert Hermann
Président de l’Eurométropole de Strasbourg


Ma mère devait me traîner à l'école

"J'étais scolarisé à l'école Oberlin, rue du Jura à Strasbourg. C’était au début des années 60 et je me souviens que ma mère devait me traîner à l'école les jours de rentrée. Je n'étais pas enthousiaste, c'est le moins qu'on puisse dire. La discipline imposée par l'école ne correspondait pas au petit garçon de cinq-six ans que j'étais". 

J'étais mieux à la maison

"À la maison je jouais avec mes frères et soeurs et puis il y avait aussi les copains du quartier. Je vivais à l'Esplanade où les liens entre habitants et voisins étaient très forts. Je quittais donc avec douleur l'ambiance familiale où mes espiègleries étaient tolérées, alors qu’à l’école elles étaient sanctionnées !"



Eva Kleinitz
Directrice générale de l’Opéra national du Rhin
 

J'ai découvert l'école à Hanovre, dans le nord de l’Allemagne

"J’ai été scolarisée dans le nord de l’Allemagne, à Hanovre. J’avais six ans quand je suis rentrée à l’école pour la première fois. Pour moi, les premiers jours de classe étaient toujours de bons moments. J’étais dans une école Steiner, où l’accueil des enfants se passait en musique et en chansons. Je me souviens bien aussi de mes premiers cahiers. À six ans, je n’avais encore jamais suivi de cours et je connaissais simplement un peu l’alphabet. Alors quand nous avons dû écrire le numéro de notre classe, j’ai remplacé le « K » de Klasse par un « C ». Erreur dont je ne me suis rendue compte que l’après-midi et qui m’a mise dans tous mes états. J’étais désespérée et j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps, tellement j’étais gênée d’avoir fait une faute."


En Allemagne, la rentrée est très différente de ce que j'ai vu en France

"En Allemagne, chaque région fait sa rentrée à une autre date. Certains élèves commencent donc leurs cours quand d’autres ont encore trois semaines de vacances. Ce n’est pas le grand événement que c’est en France. Ce lundi matin de rentrée,  j’ai vu tous ces élèves et leurs parents devant les écoles. C’était un rush incroyable, ça n’existe pas en Allemagne."



Daniel Reininger
Président d’Alsace Nature

" Ma première rentrée, je l’ai faite à Colmar, au CP, à l’âge de six ans. C’était en 1957. J’étais élevé par ma grand-mère d’origine allemande. A la maison on parlait l’alsacien et elle écoutait la radio allemande. Alors en arrivant à l’école, je ne parlais que le dialecte".


Pour moi, c'était un choc culturel dès la première rentrée

"Autour de moi, tout le monde parlait le français…À 10 heures, je suis rentrée chez ma grand-mère pour lui dire qu’elle s’était trompée d’école : « ils ne parlent pas comme nous ». En plus, j’étais gaucher et il fallait écrire avec la main droite. Bref, c’était un traumatisme complet. J’ai découvert qu’il fallait se plier à des règles et des conventions strictes. C’était un choc culturel énorme. J’aurais été scolarisé en Russie ou dans un autre pays, cela aurait été pareil."

"Pour moi au départ, l’école a été un lieu de torture. Ce n’est que des années après que c’est devenu un lieu de développement et d’épanouissement. Quand je suis entré en CM1, CM 2, puis au collège, grâce aux profs d’une part mais surtout parce que j’étais curieux d’apprendre et que j’avais finalement réussi à m’intégrer."


Aujourd'hui, je vois mes petits-enfants aller à l'école avec bonheur

"Dans les premières années, toutes mes rentrées étaient pénibles, parce que je n’étais pas dans les normes. Si pour moi c’était brutal pendant des années, aujourd'hui je vois avec plaisir mes petits-enfants en profiter pleinement dès le premier jour. Je crois que ce qui m'a sauvé finalement c'est ma curiosité et ma soif d'apprendre."
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